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Saint Martin de Brive

Dans la première moitié du Vième siècle, la ville de Brive aurait connu le martyre de celui qui donnera son nom à son église, saint Martin.

Grégoire de Tours est le premier à signaler l'existence du personnage, le présentant comme le disciple de saint Martin de Tours. Remarquons qu'il n'évoque à aucun moment un quelconque martyre, puisqu'il écrit simplement " ... Briva Curretia vicum, in quo sanctus Martinus, nostri, ut aiunt, Martini discipulus, requiescit". L'hypothétique martyre, attesté par le martyrologe hiéronymien, daterait de l'année 407. Bonaventure de Saint-Amable voyait la mise à mort plus tardive sous le règne de l'empereur Valentinien (425-455), et l'expliquaite par un sursaut tardif de paganisme. Il semble cependant qu'il faille retenir cette date de 407 qui correspond au début des troubles provoqués par des envahisseurs germaniques. De même, il est très vraisemblable qu'un oratoire soit construit au-dessus de sa tombe, et c'est cet édifice primitif qui aurait été reconstruit à la fin du VIème siècle et consacré par l'évêque de Limoges Ferréol.

 

Saint Martin de Brive est célébré très tôt dans les calendriers limousins, à la date du 9 août, donnée par le martyrologe hyéronymien. Il est présent aussi bien à Saint-Martial, dès le Xème siècle, qu'à la cathédrale de Limoges, au XIème siècle. Pöur autant son culte ne dépasse guère les frontières de la ville où il fut martyrisé. Outre collégiale de Saint Martin de Brive, le Pouillé ne le mentionne que dans une seule paroisse creusoise.

 

(Source - Les saints limousins / JC Masmonteil)

 

 

Saint Grégoire de Tours nous a laissé le souvenir de ces événements dans son Histoire des Francs :

 

"[...] au bourg de Brive-la-Gaillarde, où l’on dit que repose saint Martin disciple de notre saint Martin (de Tours) [...] Dans ce temps, un grand incendie, suscité par l’ennemi qui veille toujours, consuma à Brive la basilique de Saint-Martin à tel point que l’autel et les colonnes qui étaient faits de différentes espèces de marbre furent réduits en cendre. Mais ce temple a été dans la suite si bien reconstruit par l’évêque, Ferréole [Ferreolus – Évêque de Limoges], qu’il paraissait n’avoir aucunement souffert. Les habitants sont remplis d’admiration et de respect pour ce saint, parce qu’ils éprouvent souvent sa miraculeuse puissance." (Livre septième)

Une crypte montrant des vestiges de ces époques, mis au jour dans les années 1986-87, est visible dans l'église. Une présentation des différentes fouilles menées sur le site est visible ici sur le site de l'Inrap. Le site était une nécropole importante du VIème au XIème siècle, jusqu'à l'établissement d'un collège de chanoine et le développement de la collégiale au XIIème siècle.

 

L'iconographie de saint Martin de Brive n'est guère prolifique, puisqu'il n'apparaît que dans de rares oeuvres, toutes conservées dans la collégiale Saint-Martin de Brive. Signalons un buste-reliquaire conçu vraisemblablement dans le premier quart du XIXème siècle.

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