Cathédrale de Tulle
L'ancienne abbaye de Saint-Martin de Tulle devient la cathédrale du diocèse de Tullle au XIVème siècle. Elle a été classée monument historique par liste de 1862.
L’existence d’une abbaye à Tulle est attestée dès le VIIe siècle. Peut-être fondée par saint Calmine au VIIe siècle, l'abbaye bénédictine Saint-Martin de Tulle tira un nouvel élan des libéralités du "vicomte" Adhémar des Echelles, autour de 930, et fut à l'origine de l'essor de la ville. L'abbaye de Rocamadour lui était affiliée à la suite d'un don de l'évêque de Cahors. En 1317, son ambitieux abbé Arnaud de Saint-Astier obtint du pape Jean XXII qu'elle soit érigée en siège épiscopal.
La fondation de l'abbaye Saint-Martin de Tulle
Aymon, moine de Saint-Savin, devint abbé de St Martin de Tulle, avant d'être ensuite abbé de Saint Martial de Limoges. St Odon succéda à Aymon, puis ensuite Adacius mais ces derniers collaboraient avec l'abbé de Cluny. Le pape Urbain II serait venu à Tulle le 20 décembre 1095, mais son passage est si rapide que l'on peut en douter "son séjour à Tulle fut de courte durée. Il dut y arriver dans la soirée du 20 décembre pour se rendre le lendemain à Uzerche où il célèbre la fête de Saint Thomas". En 1096, Ebble 1er de Ventadour se fait moine à St Martin de Tulle. Il fut son abbé de 1112 à 1152.
La cathédrale actuelle a été batie à partir du XIIe siècle, à l'emplacement de cette abbaye mérovingienne dont les titulaires avaient acquis la dignité épiscopale. La construction de l'abbatiale, actuelle cathédrale, et de son abbaye débuta selon un plan classique bénédictin. Les retards pris dans la construction firent évoluer les plans par rapport à ceux initialement prévus, passant du style roman au style gothique, notamment le cloître du XIIIe siècle qui abrite aujourd'hui le musée des arts et traditions populaires.
Les piliers et les collatéraux, voûtés d'arêtes, sont romans tandis que la voûte d’ogives de la nef est gothique. À l’extérieur, le portail ouest de style limousin est orné d'un arc polylobé. Le clocher, dont l’édification date de la fin du XIIe siècle, s’élève à 75 mètres au-dessus de la place... Vous contemplez la plus haute flèche du Limousin. . Il est constitué de trois étages surmontés d'une élégante flèche octogonale, entourée de gracieux clochetons ; touchée par la foudre en 1645, cette flèche qui datait du XIVe siècle a été restaurée dans son style primitif.
Cathédrale de Tulle
Cathédrale de Tulle
Built from 1103 onwards on the site of an old monastery, it took almost two centuries to complete.
That is why the Romanesque layout originally planned changed over the years and was replaced by a light, airy and slender Gothic style, visible in the Cathedral’s 73-metre high bell tower.
Cut off from its choir and transept, it is home to spectacular treasures, including the Grand Organs made in 1839, now listed monuments, and the huge deep blue stained glass windows, which, situated in the cathedral’s flat chevet, recount the story of the Lunade. In the 14th century, this miraculous procession put an end to a terrible outbreak of plague and, today, still, more than eight centuries later, continues to attract the faithful.
Built at the start of the 13th century, a listed historical monument, it is the only cloister still remaining in Bas-Limousin.
Outstanding for the purity of its Gothic arches, it is home to a medieval garden offering a thousand tastes and fragrances, as well as a very beautiful capitulary room covered with frescoes dating from the 15th century.
Cloître gothique de la Cathédrale de Tulle
Cloître gothique de la Cathédrale de Tulle
L'architecture du cloître de la cathédrale de TULLE
Ayant subi d'importants dommages à la révolution, ce magnifique cloître du 13ème siècle a conservé de ses origines sa galerie Ouest, ainsi que deux travées de ses galeries Nord et Est, toutes trois restaurées.
Deux arcades gothiques du 13ème siècle laissent admirer la perfection de leurs courbes et ses voûtes d'ogives, retombant sur deux piliers centraux, sont à liernes (nervures).
On y découvre une salle capitulaire qu'encadrent deux gisants, remarquable par la délicatesse de ses peintures murales du 14ème siècle, jouxtant des bas-reliefs sculptés.
Ceux-ci représentent la Cène et l'arrivée du Christ à Jérusalem.
Cloître de la Cathédrale de Tulle
Broderie de l'adoration des mages
Le Musée de Tulle possède trois spécimens de broderies anciennes dont "L'Adoration des mages" qui forme un tableau unique réunissant les personnages de la tradition , transposés dans une interprétation typique de l'Occident médiéval. Ces broderies sont datées de la fin du XIIIème siècle.
Ce tableau, tendu sur un cadre en bois grossier. A gauche, la Vierge, assise sur un siège à marche-pied, tient l'enfant Jésus dans ses mains. Sa tète nimbée est couverte d'un voile bleu et or qui retombe sur ses vêtements; sa robe est tissée de fils d'or. A côté d'elle, au second plan, saint Joseph est debout, la figure légèrement inclinée vers le divin Enfant. Sa main droite est placée sur son coeur; de la main gauche il relève un pan de son manteau tissé de soie bleue, d'or et d'argent. Sa robe est verte. Il est nimbé. Les cheveux sont taillés en rond et la barbe est assez courte. La douceur de sa figure, son geste d'adoration et d'amour contrastent avec l'air hiératique et l'impassibilité de la Vierge.
Gaspard, prosterné, un genou à terre, prend délicatement dans ses mains les pieds de Jésus et les baise. Sa couronne royale est déposée devant Marie. Sa barbe est longue, et ses cheveux, rejetés en arrière, s'étalent sur son manteau de cour brodé de soie rouge et de fils d'or. Sous les plis du manteau on voit une robe bleue a manches vertes. Au milieu du tableau, Balthazar est debout, couronné, les cheveux longs, la barbe peu fournie. Sa robe verte, serrée à la ceinture, est recouverte d'un grand manteau serti d'or. Il en relève un pan. Tourné vers Melchior, il lui montre, de la main droite, l'étoile qui les a guidés. Melchior a la couronne sur la tête; il est imberbe et porte des cheveux coupés courts sur le front et ondulés. Ses pieds sont nus. Plié dans son manteau vert et or, il tient dans la main gauche le cadeau qu'il va offrir à Jésus.
Le dernier personnage, à droite, est un sergent d'armes imberbe, qui présente de la main droite son épée, dans un geste de dévouement à son Dieu. Il est campé dans une attitude militaire, la main gauche appuyée sur la hanche, le haut du corps cambré, la tête nue., un chaperon bleu couvre ses épaules; son surcot, serti d'or et d'argent; ajusté et retenu à la taille par une ceinture, ne descend qu'aux genoux. Les braies sont collantes. li a les pieds dans des souliers pointus. Tous ces personnages forment un tableau unique, concourent à la même scène; ils ne sont séparés par aucun motif d'architecture. L'artiste a semé, entre les « images », des lettres qu'il faut grouper ainsi S. MARIAS. JUSEPGU A SPA RBALTASARM E RC H 10 R. L'histoire est enfermée dans une riche bordure de feuilles et de demi-feuilles brodées en soie jaune et bleue
Châsse en émaux de la cathédrale de Tulle
Le trésor de la cathédrale de TULLE
Cette châsse en émaux de Limoges est dite de la crucifixion. C'est un monument historique du XIIIème siècle en émail champlevé limousin. Il semblerait qu'elle était initialement installée dans l'église Saint-Pierre du château, bâtie jusqu'à la Révolution sur l'actuelle place de la Bride. La châsse est devenue propriété de la ville en 1905, mais demeurant à la charge du clergé.
Le périple à travers le temps de ce trésor tulliste est mal connu. Sa présence est attestée dans l'église Saint-Pierre-des-Carmes au début du XX e siècle. Il est exposé à Tulle en 1921 et 1968, séjournera ensuite dans un coffre de banque avant d'être transféré, en 1995, au musée des Beaux-Arts de Limoges. Où il aurait participé à quelques expositions sur l'art médiéval limousin. Voilà donc ce monument historique, classé en 1891, de retour à Tulle, affecté par le dernier Conseil municipal à l'inventaire du musée du Cloître.
« Une longue tradition, confirmée par une bulle du Pape Martin V en 1427, fait remonter l’origine de Rocamadour au premier siècle de l’Eglise. L’ermite qui a donné son nom au rocher ne serait autre que le publicain Zachée, de Jéricho, qui reçut, comme le rapporte Saint Luc, la visite de Jésus.
Il aurait été également le mari de Véronique, celle qui essuya la face du Christ lors de la montée au Calvaire. Le véritable nom d’Amadour était peut-être, en arabe, Amab-Aour, surnommé Zaccaï (le Juste) à cause de l’hospitalité qu’il avait offerte à Jésus [les explications données à ce sujet, au tome 1 de « Biographies Evangéliques », semblent plus plausibles].
Zachée et Véronique seraient venus en Gaule avec saint Martial (de Limoges) par le détroit de Gibraltar et auraient débarqué à Soulac. Après la mort de son épouse, Zachée, désireux de solitude, remonta la vallée de la Dordogne et se fixa au milieu du val d’Alzou, sur le territoire des Cadurques. Il y mourut, après avoir élevé à la Vierge, dans une grotte, un autel que saint Martial vint lui-même consacrer ».
ROCAMADOUR : un sanctuaire de l'abbaye de Tulle
Le sanctuaire de Rocamadour initié par les abbés de Tulle reste une possession de l'abbaye limousine pendant quatre siècle.
En 1112, Eble de Turenne, abbé de Tulle s'installa à Rocamadour. En 1119, une première donation est faite par Eudes, comte de la Marche. En 1148, un premier miracle est annoncé. Le pèlerinage à Marie attirait les foules. La statue de la vierge est datée du XIIe siècle. Géraud d'Escorailles, abbé de 1152 à 1188, fit construire les édifices religieux, financés par les dons des visiteurs. Les travaux furent terminés à la fin du XIIe siècle.
Rocamadour bénéficia déjà d'une renommée européenne comme l'atteste le Livre des miracles du XIIe siècle écrit par un moine du sanctuaire et reçut de nombreux pèlerins. En 1159, Henri II d'Angleterre, époux d'Aliénor d'Aquitaine vint à Rocamadour remercier la Vierge pour sa guérison. En 1166, en voulant inhumer un habitant, il fut découvert le corps intact d'"Amadour". Rocamadour avait trouvé son saint.
Au moins quatre légendes présentèrent saint Amadour comme un personnage proche de Jésus.
En 1211, le légat du pape Simon IV de Montfort, vint passer l'hiver à Rocamadour. De plus, en 1291, le pape Nicolas IV accorda trois bulles d'indulgence d'un an et quarante jour pour les visiteurs du site. La fin du XIIIe siècle voit l'apogée du rayonnement de Rocamadour et l'achèvement des constructions. Le château est protégé par trois tours, un large fossé et de nombreux guetteurs.