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Gui d'Ussel

Gui d'Ussel est un chevalier et un des quatre troubadours d'Ussel en Corrèze, avec ses frères Ebles et Pèire, et son cousin Elias. Peu de ses textes nous sont parvenus. Il est mort peu avant 1225.

 

Selon sa vida, Gui d'Ussel était chanoine de Brioude et de Montferrand, quoiqu'aucun document ne l'atteste. On sait seulement qu'Eblo Usseli et son frère Guido ont fait donnation de terres en 1195 à l'abbaye de Bonnaigue. Il composa plusieurs chansons courtoises en l’honneur de Marguerite d’Aubusson, épouse de Rainaud VI d'Aubusson, de Marie de Ventadour, de la comtesse de Montferrand, et de Gidas de Mondas, nièce de Guilhem de Montpellier et cousine germaine de la reine d’Aragon Marie de Montpellier.

En raison de son état ecclésiastique, Pierre de Castelnau, légat du Pape Innocent III lui fit finalement jurer vers 1209 de renoncer à composer, ce qu'il semble avoir fait.

 

Il reste de Gui d'Ussel huit cansos, dont quatre ont conservé leur mélodie, trois pastourelles et neuf tensons, qui furent reproduits par le troubadour italien Ferrarino Trogni da Ferrara dans son anthologie de la poésie lyrique occitane en 1254.

Contemporains de Gaucelm Faidit et de Marie de Ventadour, femme d’Eble V, les troubadours d’Ussel tiennent une place relativement importante dans l’histoire de la littérature occitane. Leur vie nous est assez exactement connue, grâce aux renseignements nombreux que nous fournissent sur eux les Biographies anciennes et qu’un certain nombre de documents ou de témoignages historiques permettent souvent de préciser.

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« Gui d’Ussel, lisons-nous, était un noble châtelain du Limousin ; lui, ses frères et son cousin étaient seigneurs d’Ussel, qui est un bon château, et ils en avaient aussi beaucoup d’autres. L’un de ses frères se nommait Eble, l’autre Pierre, et le cousin Elias ; et tous les quatre étaient troubadours. Gui trouvait de bonnes chansons, Elias de bonnes tensons, et Eble de mauvaises, et Pierre chantait tout ce qu’ils trouvaient. Gui était chanoine de Brioude et de Montferrand, et il courtisa longtemps Mme Marguerite d’Aubusson et la comtesse de Montferrand, en l’honneur desquelles il composa maintes bonnes chansons ; mais le légat du pape lui fit jurer de ne jamais plus faire de chansons et, pour lui, il cessa de trouver et de chanter.

 

Avant d’y renoncer, il s’énamoura d’une noble dame de Provence qui avait nom Gidas de Mondas, nièce de Guillaume de Montpellier et cousine germaine de la reine d’Aragon. Il l’aima et la servit longtemps ; et il fit, en son honneur, maintes bonnes chansons, et la couvrit de gloire et de louanges. Et, tandis qu’il la courtisait, elle lui dit : « Gui d’Ussel, vous êtes un fort gentil homme, tout chanoine que vous êtes, et vous êtes fort apprécié et fort estimé, et je vous aime tant que je ne peux m’empêcher de faire tout ce qu’il vous plaira. Je suis une dame riche, et je veux me marier. Aussi vous dis-je que vous pouvez m’avoir, soit pour maîtresse, soit pour femme ; dites vous-même à quel titre vous me voulez prendre. » Gui d’Ussel en fut fort joyeux, et demanda conseil à son cousin Elias auquel il dit dans une chanson :

 

Ara·m digatz vostre semblan... (XIV).

 

Et Elias, son cousin, lui répondit qu’il aimait mieux être le mari de la dame que son amant ; mais Gui ne la voulut point pour femme, et dit en sa tenson qu’il préférait être l’amant que le mari. La dame, dépitée de cette réponse, épousa un chevalier de Catalogne qui s’appelait Renardon, congédia Gui d’Ussel, et l’éloigna d’elle, disant qu’elle ne ferait pas son amant d’un homme qui ne fût pas chevalier. C’est la raison pour laquelle Gui d'Ussel composa, après avoir fait la tenson ci-dessus, la méchante chanson qui dit :

 

Si be·m partetz, mala domna, de vos... (II).

 

Vous venez d’entendre qui fut Gui d’Ussel et d’où il était, et comment il fit une tenson avec son cousin Elias, au sujet de l’alternative que lui avait laissée sa dame ; vous connaissez le parti qu’il choisit et vous savez que la dame s’en fâcha et prit pour mari Bernardon de Catalogne ; Gui d’Ussel, à la suite de ces événements, renonça à la poésie et fut longtemps marri et soucieux. Et maintes gens, les dames et les chevaliers, étaient mécontents de le voir dans cet état. Aussi, pour le distraire de son chagrin et de sa tristesse, Madame Marie de Ventadour le défia-t-elle de tenson, disant, comme vous l’entendrez :

 

Gui d’Uissel, be·m pesa de vos... (XV).

 

Après que Gui d’Ussel eut fait la méchante chanson dont je viens de vous parler, et qui commence ainsi :

Si be·m partetz, mala domna, de vos...

et dans laquelle il blâmait ce qu’il avait loué, Peire d’Ussel, son cousin, pour reprendre Gui d’Ussel, fit ce couplet et le lui manda :

 

En Gui d’Ussel, be·m plai vostra canços... (XXV). »

 

(Source - Audiau, Jean. Les poésies des quatre troubadours d'Ussel, publiées d'après les manuscrits . Paris: Librarie Delagrave, 1922).

 

A ces renseignements il convient encore d’ajouter ceux que le biographe nous donne sur Gui d’Ussel, à propos de Marie de Ventadour, et sur Elias, à propos de Gaucelm Faidit. Voici, en effet, ce qu’il nous dit du premier :

« Vous avez bien entendu dire de Mme Marie de Ventadour, qu’elle fut la dame la plus estimée qu’il y eût jamais en Limousin, celle qui fit le plus de bien, et qui se garda le plus du mal. Son bon sens l’aida toujours, et elle ne mérita aucun reproche par des folies. Dieu l’avait douée d’une belle personne, gracieuse, avenante, et sans pareille.

Gui d’Ussel avait perdu sa dame, comme vous l’avez appris par sa chanson, qui dit :

 

Si be·m partetz, mala domna, de vos...

 

et vivait, par suite, plongé dans une douleur profonde et dans la tristesse. Depuis longtemps il n’avait plus chanté, ni trouvé, ce qui affligeait beaucoup toutes les nobles dames de cette contrée, et Mme Marie plus que toutes les autres, parce que Gui d’Ussel la louait dans toutes ses chansons. Le comte de la Marche, qui s’appelait Hugues le Brun, était son chevalier, et elle lui avait accordé autant d'honneur et d’amour qu’une dame peut le faire à un chevalier. Un jour qu’il devisait d’amour avec elle, ils échangèrent une tenson ; le comte de la Marche disait, en effet, que tout amoureux sincère, puisque sa dame lui donne son amour et le prend comme chevalier et comme ami, doit, tant qu’il est loyal et fidèle envers elle, avoir autant de pouvoir et d’autorité sur elle qu’elle en a sur lui. Et Mme Marie soutenait que l’ami ne devait avoir sur sa dame ni pouvoir ni autorité. Gui d’Ussel se trouvait alors à la cour de Mme Marie ; et celle-ci, pour le ramener aux chansons et à la gaieté, fit un couplet dans lequel elle lui demanda s’il convenait que l’ami eût autant de pouvoir sur sa dame que la dame sur lui. Et Mme Marie le défia de tenson sur ce sujet, et dit :

 

Gui d’Ussel, be·m pesa de vos... (XV).

 

Nous apprenons, d’autre part, à propos de Gaucelm Faidit, quelques détails piquants sur Elias d’Ussel : « Gaucelm Faidit franchit la mer, emmenant avec lui Mme Guillelma Monja, sa femme ; c’était une ancienne fille de joie, et elle était plus grosse que lui. Il croyait en avoir un fils, qui était, en toutes choses, un être fort désagréable. Il revint de là-bas fort pauvre et fort mal en point ; et Elias d’Ussel fit à ce sujet le couplet que voici :

 

Manenz fora·l francs pelegris... (XXII).

 

Elias d’Ussel avait un château, du nom de Charlus, qui était pauvre et dépourvu de blé et de vin ; si bien que lorsqu’il venait un chevalier ou quelque haut personnage, Elias les amusait et les accueillait fort aimablement, et, au lieu de leur offrir de somptueux festins, leur disait ses chansons, ses sirventes et ses couplets. Gaucelm répondit à Elias, en lui rappelant la pauvreté de son château, et il en fit ce couplet :

 

Ben auria ops pans e vis,

A Casluz, tant es ses humor,

Merce del paubre peccador

Qu·es manens de gabs et de ris :

Que sei solatz son gran copas d’argen,

E·ill sirventes, segalas e formen,

E sas cansos es vestir vert ab var ;

A lui s’en an qui vol ben sojornar  !

 

Elias d’Ussel répondit au couplet de Gaucelm Faidit :

 

Gaucelms, eu mezeis garantis... (XXIII).

 

Tels sont les renseignements que nous trouvons dans les anciennes Biographies en langue occitane. Ils nous permettent, au moins, d’assigner à chacun des membres de cette famille de poètes la place qui lui revient, et de déterminer d’une manière tout approximative l’époque à laquelle les quatre troubadours d’Ussel ont vécu ; un tel résultat ne saurait, il est vrai, nous satisfaire entièrement ; mais il nous est fort heureusement donné d’en corriger l’imprécision et l’insuffisance.

Nous nous bornerons à mentionner, en passant, l’étrange récit que Jean de Nostredame fait de la vie de Gui d’Ussel, de ses frères et de son cousin ; tout, dans cette relation, porte la marque d’une imagination excessive et d’une insigne mauvaise foi. Dans son désir de rattacher à la Provence, au détriment des autres provinces, la plupart des poètes méridionaux, il n’en coûte guère à Jean de Nostredame de déformer les noms propres et d’altérer les faits. On s’en rendra compte en lisant cette étonnante narration, qui, du reste, ne nous apprend rien de nouveau.

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Il n’en est pas de même de l’œuvre des quatre troubadours. On y trouve, en effet, quelques allusions à des personnages connus et à des événements historiques, et l’on peut arriver ainsi à préciser quelques détails importants. La mention du « Roi d’Aragon, galant et généreux », dans une tornada de la mala chanso, permet de placer la rupture entre Gidas et son soupirant, en 1203 ou 1204 ; c’est en 1204, en effet, que Pierre II épousa Marie de Montpellier, cousine de la mala domna, et il semble bien, comme le fait remarquer Carstens, que les paroles « Continuez comme vous avez commencé » s’adressent à ce souverain, peu d’années après son avènement (1196).

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D’autre part, dans la pièce XII, Gui d’Ussel a vraisemblablement pour interlocuteur Rainaud VI, qui fut Vicomte d’Aubusson de 1201 à 1245. Enfin, ce que nous savons de la vie de Marguerite d’Aubusson, de la comtesse de Montferrand et de Marie de Ventadour, et l’allusion qu’Elias fait à la quatrième croisade, permettent d’affirmer que les troubadours d’Ussel chantaient déjà dans les premières années du treizième siècle. On pourrait donc, en supposant que Gui eût une trentaine d’années à l’époque de la mala chanso, placer sa naissance vers 1170.

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Le cartulaire de l’abbaye de Bonaygue renferme un certain nombre de pièces qui permettent de confirmer et de compléter quelques-unes des indications précédentes. Par une heureuse fortune, Messire Marc Antoine, marquis d’Ussel, l’un des descendants de nos quatre poètes, eut l’idée de faire copier en 1766, dans ce cartulaire aujourd’hui disparu, toutes les pages qui se rapportaient à sa famille. J’emprunte à ce précieux document, que M. le Comte Jacques d’Ussel a bien voulu me communiquer, les extraits, jusqu’à présent inédits, dont on trouvera plus loin le texte.

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Dès 1190, Eble et Pierre d’Ussel, son frère, sont mentionnés dans un acte ; et, en 1195, Eble et Gui font à l’abbaye une nouvelle donation, pour laquelle Elias d’Ussel est témoin. D’après ce texte, on serait tenté de croire que Pierre d’Ussel était mort déjà en 1195. Or, le biographe lui attribue une cobla écrite peu de temps après la mala chanson , c’est-à-dire vers 1203. Le biographe qui fait de Pierre d’Ussel — dont on ne signale pas ailleurs l’activité poétique — le cousin, et non le frère de Gui, n’aurait-il pas confondu Pierre et Elias ? La pièce XXV serait bien de la manière de celui-ci. D’autre part, Eble seul est cité dans une autre pièce en 1225. Il serait donc bien légitime de supposer que Gui, né vers 1170, était mort en 1225, ainsi que son frère Pierre, et qu’Eble et Elias leur auraient survécu pendant quelques années. En effet la Gallia Christiana reproduit une charte datée du 30 mars 1220, dans laquelle Eble dit en propres termes qu’il a « fait enlever du cimetière et transporter dans le cloître, où ils furent enterrés en grande pompe, son père, sa mère, ses frères et son fils Eble  ».

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Le même personnage est encore vivant en août 1233. Quant à Elias, l’auteur du vidimus Edme Bonnotte, « déchiffreur en titre », faisant allusion à une pièce du cartulaire, la résume ainsi : « Elie mentionné en 1240 comme témoin, dans une transaction entre le père abbé de Bonaygue et Armand, un des frères du couvent. »

 

Le plus important de ces quatre poètes au point de vue littéraire est, sans contredit, Gui d’Ussel. Cette supériorité explique l’ordre dans lequel nous avons classé dans cette édition les différentes poésies qui sont généralement attribuées à ces troubadours ; les chansons de Gui viennent en tête, puis les tensons auxquelles il collabora, enfin les morceaux dont Elias et Pierre sont les auteurs ; dans chacune de ces divisions, nous avons, autant que possible, suivi l’ordre chronologique.

L’œuvre de Gui comprend vingt pièces, sur les vingt-six qui composent cet ouvrage : huit chansons, trois pastourelles, neuf tensons ou partimens . Toutes se distinguent par leur originalité, leur grâce et leur fraîcheur, — surtout les pastourelles, — et toutes séduisent par la sincérité de leur ton. Pätzold se trompe, à notre avis, lorsqu’il porte sur Gui d’Ussel, à propos des premiers vers de sa chanson Ben feira chanzos plus soven (I)

 

   Mas enoja·m tot jorn a dire

   Q’eu plang per amor e sospire,

Qar o sabon tuit dir comunalmen,

 

le jugement suivant : « Ce troubadour même ne tire pas de son observation tous les fruits qu’il aurait dû en tirer, s’il avait été véritablement poète. Au lieu de créer une poésie nouvelle qui s’appuie sur l’art et la sincérité, il tombe dans la même erreur, lorsqu’il tente, par une expérience nouvelle, de donner à son œuvre une couleur originale. » Il serait facile de montrer, au contraire, combien Gui d’Ussel se distingue parfois de ses rivaux par le caractère personnel de son œuvre. Il suffirait de rappeler, par exemple, avec quelle spontanéité et quelle grâce un peu mélancolique le poète se laisse aller aux confidences, dans ses pastourelles.

Quoi qu’il en soit, Gui d’Ussel semble avoir joui d’une assez grande renommée, si l’on en juge par le nombre des manuscrits qui nous ont transmis ses chansons, par les nombreuses anthologies où son œuvre est représentée, et par les citations que certains de ses contemporains et successeurs immédiats lui ont empruntées. Le florilège de Ferrarin de Ferrare (Ms Dc) donne des extraits de trois pièces de Gui d’Ussel : VII, str. III ; I, str. II, III, IV ; II, str. V, VI ; III, str. III et IV. L’Anthologie de la Biblioteca Chigiana (Ms. F) contient de même des fragments de trois chansons : I, str. II, III, V ; II, str. V, et VII, str. III.

Raimon Vidal de Besalu, d’autre part, reproduit, dans sa nouvelle So fo el tems c’om era jais (Jugement d’amour), la strophe V de la mala chanso, et Matfré Ermengau, dans son Breviari d’amor, cite le même passage.

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Enfin un chansonnier français du treizième siècle, conservé à la Bibliothèque nationale (Ms. W.), contient la première strophe d’une des pièces de Gui d’Ussel, Ges de chantar no·m faill cors ni razos, et sa mélodie. M. Léon Branchet a bien voulu faire à notre intention la transcription en notation moderne, que nous donnons en appendice. Nous avions l’intention de publier les trois autres mélodies qui se trouvent dans un manuscrit italien de la Biblioteca Ambrosiana, à Milan (Ms. G.) : Si be·m partetz, mala domna, de vos (f° 58a) ; Ben feira chanzos plus soven (fº 59a) et En tanta guisa ·m men’ Amors (fº 59d). Nous regrettons bien vivement de ne pouvoir donner suite à ce projet.

 

En ce qui concerne Eble, si l’on admet son identification avec Eble de Saignas, il est au nombre de ceux que Pierre d’Auvergne raille dans sa satire célèbre contre les Troubadours : « Et le dixième, dit-il, est Eble de Saignas, à qui nul bien ne vint jamais d’Amour, bien qu’il chante comme s’il avait mal de dents (?) ; c’est un vilain prétentieux et chicaneur, dont on raconte que, pour deux pougeois, il se loue d’un côté et se vend de l’autre :

 

E N’Ebles de Sagna·l dezes,

A cui anc d’amor non venc bes,

Sitot se canta de coiden ;

Us vilanetz enflatz plages,

Que dizon que per dos poges

Lai se loga, e sai se ven. »

 

Vers 1209, à la veille de la croisade des Albigeois, Gui d’Ussel dut jurer au légat du pape Innocent III de ne plus jamais faire de chansons ; peu de temps après, la poésie méridionale allait être fauchée dans sa fleur. Cependant rien, ni dans les chansons des poètes d’Ussel, ni dans celles de Gaucelm Faidit et de Maria de Ventadour, ne laissait prévoir cette fin ; les derniers troubadours du Limousin étaient dignes de leurs glorieux aînés, Bernard de Ventadour, Giraut de Borneil et Bertran de Born.

 

MÉTRIQUE

On a pu remarquer que les Troubadours d’Ussel ont employé fréquemment les mêmes combinaisons de rimes ; on retrouve en effet dans un certain nombre de leurs pièces les deux dispositions a bb aa cc dd (I, VII, XIII, XXIV) et a bb a cc dd (II, XII, XV, XVI, XXII, XXIII, XXV).

Il semble bien, d’autre part, que pour trois de ses chansons (III, IV, VI) et pour deux de ses pastourelles (X et XI) Gui n’ait eu ni modèles, ni imitateurs. De même la tenson d’Eble d’Ussel et de Bernard est l’unique exemple cité par MAUS au nº 670 (I).

 

(Source - Audiau, Jean. Les poésies des quatre troubadours d'Ussel, publiées d'après les manuscrits . Paris: Librarie Delagrave, 1922).

                 Gui d'Ussel, d'Ussèl, or d'Uisel

(fl. 1195–1209[1]) was a turn-of-the-thirteenth-century troubadour of the Limousin. Twenty of his poems survive: eight cansos, two pastorelas, two coblas, and eight tensos, several with his relatives and including a partimen with Maria de Ventadorn. Four of his cansos melodies remain.

According to his vida, Gui was the youngest of three sons of a wealthy noble family of the castle Ussel-sur-Sarzonne, northeast of Ventadorn. He and his brothers Ebles and Peire, as well as his cousin Elias, are all reputed troubadours and castellans of Ussel according to the author of the vida, who makes Gui himself a canon of Montferrand and Brioude in the diocese of Clermont.[4] Among his relatives Gui was known for his cansos.[4] The only confirmation of Gui's family from outside his vida is a reference to the brothers Guido and Eblo Usseli donating land to the abbey of Bonaigue. Gui's biographer believed him to have been in love with Malgarita, wife of Rainaut VI, viscount of Aubusson. He supposedly later fell in love with Guillemette de Comborn, wife of Dalfi d'Alvernha, and composed many songs about her. Gui spent almost his entire life in the Limousin and Auvergne, rarely travelling abroad.

Gui addresses several of his songs to Maria de Ventadorn (including the partimen) and makes reference to Peter II of Aragon in one which survives with a melody. The reference to Peter's queen in the song's razo puts the date of its composition in 1204 or later, after Peter's marriage to Marie of Montpellier. His vida records how Gui obeyed a papal injunction from Pierre de Castelnau to cease composing in 1209 and the fact that none of his poems can be reliably assigned later than that date and none mention the Albigensian Crusade, it is probable that Gui did indeed obey papal orders and cease writing.

Gui's poetry to some measure imitates that of his contemporary Cadenet, whom he mentions in one piece. His melodies have something in common with those of Gaucelm Faidit, whom he may have met in Ventadorn. His melodies all stay within a minor tenth interval and use numerous thirds and traids, but never repeating phrases in the AAB form. His music is characterised by motivic variety and he has been praised for his "subtle and creative compositional faculty". The later troubadour Daude de Pradas referred to Gui in a tenso and his melody has given some indication that it may have been influenced by those of Gui

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